Monday, October 22, 2012

Cambodge: le moine multimédia

Il a reçu le 2 octobre 2012 à Genève le prix Martin Ennals, une distinction considérée comme le prix Nobel des Droits Humains. Le moine cambodgien Luon Sovath combat les expropriations dans son pays avec les nouvelles technologies.

Anonyme dans les rues de Genève, il est dans son pays une figure, celle de la lutte contre les expulsions forcées menées par le régime cambodgien. Luon Sovath, banni de son monastère parce qu’il parlait trop, arrêté en mai 2012, est un bonze singulier. Son combat, il l’a fait connaître grâce à ses smartphones, ses tablettes et cette paire de lunettes noire équipée d’une caméra.
"Nous voulons montrer tout ce qui se passe sur le terrain, grâce aux photos et aux vidéos, explique Luon Sovath. Nous voulons informer l’opinion publique et notre communauté. Toutes les injustices, toutes les violations des droits humains commises par la police et le gouvernement doivent être connues. Je veux que tout cela soit vu dans le monde entier. Vous savez : il y a des gens qui meurent chez nous parce qu’ils prennent des photos et des vidéos."
512Ces dix dernières années, les évictions forcées ont touché près d’un demi-million de Cambodgiens.  Une souffrance de plus pour ce pays à l’histoire meurtrie. Les expulsions sont le résultat d’un double phénomène : l’abolition de la propriété sous les Khmers Rouges entre 1975 et 1979 et la volonté farouche des dirigeants actuels de laisser la place aux investisseurs étrangers, aux programmes immobiliers plutôt qu’à la population.
"Rien n’est indépendant au Cambodge: le système judiciaire, le pouvoir politique et même l’église bouddhique, affirme Luon Sovath. Tout ça, ce n’est le pouvoir que de quelques personnes, d’un parti. Nous avons des dirigeants pour qui le seul objectif est de monopoliser le pouvoir."
Luon Sovath, même menacé de mort, retournera au Cambodge dans quelques jours. Objectif de ce moine errant mais connecté au monde: obtenir plus de démocratie, pour réduire la pauvreté d’une population encore à 80% paysanne.

Plus d'infos:
>www.martinennalsaward.org
>www.luonsovath.blogspot.com

2 comments:

  1. saṃghādisesa 13

    Définition

    Ne pas altérer la confiance et la considération que les gens ont pour le dhamma. Voyant ou entendant un bhikkhu ayant des actions ou des comportements qui corrompent la foi d’autrui envers le dhamma, les autres bhikkhu sont tenus de lui dire : « Vos manières d’agir altèrent la confiance et la considération que les gens ont pour le dhamma. Votre conduite est médiocre. Nous avons vu et entendu vos manières d’agir. Vous devez vous en aller d’ici. Ne restez pas dans ce monastère ». Si celui-ci refuse d’obtempérer aux exhortations de quitter le monastère, les bhikkhu qui le voient ou l’entendent réagir ainsi doivent l’expulser en lui faisant la morale une seconde fois. Si au terme d’une troisième fois il refuse encore d’obéir, il faut le conduire au sein du saṃgha et prononcer de nouveau à son intention le discours d’expulsion trois fois de suite. Après cela, s’il se résigne à ne pas abandonner son point de vue, il convient de lui faire la morale à l’aide d’une formule spécifique. Si après un deuxième, puis un troisième discours de morale délivré à l’aide de cette formule, il persiste à demeurer sur sa position, cela entraîne dès cet instant une réunion du saṃgha.
    La corruption

    Les bhikkhu qui offrent des cadeaux aux dāyakā portent atteinte à la foi et à la confiance que ces gens ont pour le dhamma. Bouddha n’accepte pas ce type de dons. Il est seulement favorable aux dons que les dāyakā adressent aux bhikkhu en croyant au bénéfice de leur sīla, de leur sagesse. De la même manière, il est fermement opposé aux échanges et aux dons pratiqués entre laïcs et bhikkhu, qui sont motivés par des relations de bénéficiaires et d’obligés.

    Le fait que des bhikkhu offrent des choses aux dāyakā risque facilement d’altérer la considération de ces derniers pour le saṃgha, donc leur foi pour le dhamma. Les gens qui fréquentent les bhikkhu et qui leur font des offrandes ne verront plus l’intérêt d’en faire. Par conséquent, ils n’en feront plus, non plus, à ceux qui ont un bon sīla et qui sont accomplis. Toutefois, un bhikkhu peut donner des fruits qu’il possède aux membres de sa famille. Des bhikkhu peuvent donner de la nourriture ou des excédents de produits d’hygiène aux laïcs qui font les travaux de balayage, de vaisselle, de débroussaillage, etc. Dans ce cas, il n’y a pas de corruption de foi, donc pas de faute. Afin d’être certain que les bhikkhu ne commettent pas de faute, il est préférable que les laïcs effectuent d’abord les tâches et reçoivent ensuite à manger ou à boire. Une fois leur repas pris, les bhikkhu devraient, afin d’éviter le gaspillage, donner leur excédent de nourriture aux kappiya et aux nécessiteux.

    Le bhikkhu qui a fait acte de corruption doit être expulsé du village ou du quartier dans lequel il est établi. S’il donne des affaires ou des traitements médicaux à travers toute la ville, il doit être expulsé de cette ville. Sans quitter les lieux, s’il se met à critiquer le saṃgha, il doit être conduit dans la sīmā au sein de laquelle le saṃgha devra procéder à la prononciation de la formule adéquate. Après cela, s’il refuse d’obéir, le saṃgha doit le réprimander. Au terme de la troisième prononciation de cette formule, si ce bhikkhu ne s’est toujours pas résigné à quitter les lieux, il commet le saṃghādisesa 13.

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  2. Les vingt et une manières incorrectes de convoiter (anesanā)

    Dans le vinaya, ces manières incorrectes de chercher à obtenir des gains sont appelées anesanā. Les huit manières de corrompre la foi d’autrui sont incluses dans les vingt et une anesanā.

    convoitise par don de fruits (phaladāna)
    convoitise par don de fleurs (pupphadāna)
    convoitise par don de dentifrice ou de brosse à dent (dantakaṭṭhadāna)
    convoitise par don d’eau pour la douche et la toilette (hnānamukhodāna)
    convoitise par don de savon ou de lessive (cuṇṇadāna)
    convoitise par don de terre, sable, chaux, ciment, etc. (mattikādāna)
    convoitise par don de bambou, palmier, paillote, etc. (veḷudāna)
    convoitise par don de bois et autres matériaux de construction (dārudāna)
    convoitise par exhibition d’une fausse humilité ou par adresse de louanges (cāṭukamyatā)
    convoitise par affirmation de choses fausses (muggasūpyatā)
    convoitise par garde d’enfants (pāribhaṭyatā)
    convoitise par aide active dans les affaires privées d’autrui (jaṅghapesaniyatā)
    convoitise par soins médicaux (vejjakamma)
    convoitise par accomplissement d’une tâche d’émissaire (dūtakamma)
    convoitise par demande de présent en retour (lābhenalābhaṃ nijigīsana)
    convoitise par prophétie des présages concernant les rizières (vatthuvijjā)
    convoitise par prophétie des présages concernant les champs (khettavijjā)
    convoitise par pratique de l’astrologie en interprétant les signes physionomiques des hommes ou des femmes, de la numérologie, etc. (ittipurisalakkhaṇaṃ)
    convoitise en allant régulièrement chercher la nourriture pendant la ronde à l’un des six endroits où il est défendu d’aller fréquemment faire sa ronde quotidienne. (chaagocaraṭṭhāna)
    convoitise en se faisant des relations politiques (rājavallabha)
    convoitise en recherchant l’amitié des personnes qui n’ont pas de considération pour le sāsana ou qui sont contre


    Le bhikkhu qui utilise un objet qu’il a obtenu par convoitise en usant de l’une de ces vingt et une anesanā commet un dukkaṭa. Cet objet ne doit pas non plus être utilisé par un autre bhikkhu, sinon il commet également un dukkaṭa.

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